OH BOY! ne se présente pas, il s'expose.
Création radicale, pluridisciplinaire, artistiquement hémorragique, intelligente
sans être démonstrative. Une fresque sonore et pornographique sans les codes de
l'industrie musicale ou des fabriques du sexe.
BEnn, amical et fertile
et SLip, introverti et savant, forment cette entité alternative. Parmi les
influences prolifèrent LCD Soundsystem, Kraftwerk, Blur, Radiohead, Hot Chip,
Giorgo Moroder, CBGB, Factory, El Lissitzky.
Deux personnalités qui pourraient s'opposer
voire s'annihiler, mais qui parviennent depuis plusieurs années à s'électriser
et perturber la déontologie marketing du son et image. Apple Jelly, genèse de
leur collaboration, témoigne de cette indépendance inventive.
A l'instar
du Docteur Frankenstein, SLip découpe, greffe, mutile, associe les matières, les
formes, les époques. Il expérimente autour des erreurs de l'ordinateur et
l'aléatoire en travaillant sur la reproduction et le déphasage. Ses collages
numériques lui permettent, entre autres, de participer à des projets comme la
Ligue de Football Sans Tête et d'être exposé à NY au Guggenheim.
A
l'image de Mister Hyde, BEnn est schizophrène, en réaction, sombre, une
allégorie de l'hypocrisie sociale. Musicalement décomplexé, il est auteur,
compositeur et interprète. Il approfondit ses recherches artistiques en peignant
des pictogrammes et en travaillant le plastique. Sa réinterprétation des «
cabanes » a particulièrement été appréciée par Agnès Varda.
Plus attentifs à l'opposition Atari/Amiga
qu'à la guéguerre Blur/Oasis, ils se provoquent dès le lycée. Désaccords
politiques, moqueries vestimentaires, divergences culturelles... Pendant que
l'un craquait les jeux, l'autre stimulait sa libido en reluquant inlassablement
«Hara Kiri ».
Néanmoins, une gémellité artistique évidente se dessine.
Des chocs musicaux communs tels que Happy Mondays ou Joy Division amorcent cette
union. Des artistes comme Warhol puis Basquiat viennent enrichir leur
complémentarité. Pas étonnant que, quelques années plus tard, ces deux
passionnés d'ordinateurs s'amusent à faire bugger le système établi.
Le
30 octobre, OH BOY! a sorti un EP de 4 titres intitulé « The Fall ».
Musicalement aphrodisiaque, visuellement excitant, OH BOY! est un rut créatif où
partouzent vision et audition.
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