mardi 2 février 2016

Depuis 1er janvier 2016, Bretagne5 est devenue l'unique radio française à émettre en ondes moyennes.

Depuis 1er janvier 2016, Bretagne5 est devenue l'unique radio française à émettre en ondes moyennes. Depuis septembre 2015, Bretagne5, une radio associative, émet en ondes moyennes. (c) AfpDepuis septembre 2015, Bretagne5, une radio associative, émet en ondes moyennes. (c) Afp


UNIQUE. Depuis le 1er janvier 2016, Bretagne5, accessible aussi sur le web, est même l'unique radio française à émettre en ondes moyennes (sur 1593 kHz) après l'arrêt au 31 décembre 2015 des émissions de France Bleu et France Info sur cette longueur d'ondes. Le projet de la radio bretonne remonte à 1999. "A l'époque, les ondes moyennes, bien que 85 % des récepteurs puissent la capter, n'intéressaient personne. C'était la radio de papa", rappelle Stéphane Hamon, figure de proue de l'équipe et secrétaire général de l'association. Une couverture large, une qualité moindre "Radio de papa", peut-être, mais avec un atout essentiel : les ondes moyennes permettent de couvrir un territoire beaucoup plus large que la FM, avec une qualité d'écoute moindre, indispensable quand on a pour ambition de s'adresser aussi aux territoires ruraux où les auditeurs sont, par définition, dispersés. A terme, avec son émetteur planté en plein cœur du pays, Bretagne5 devrait couvrir l'ensemble de la région. Sauf qu'il a fallu d'abord commencer par convaincre le CSA, gardien des fréquences, de "faire sauter le verrou juridique" qui restreignait l'utilisation des ondes moyennes. Puis, le convaincre de prendre en considération la candidature de Bretagne5. Au début des années 2000, "le CSA n'a pas voulu de nous", se souvient Nathalie Villalon, présidente de l'association. "On a dit au CSA : ça prendra deux, cinq, dix ans, mais on ne lâchera pas le morceau!", précise Stéphane Hamon. Car sur le terrain, indépendamment des obstacles administratifs, le projet avance. A cette période, "on a déjà acheté des équipements, on a construit des studios, le centre émetteur, on a tout construit nous-mêmes", renchérit Frédéric Guyon, trésorier et technicien de l'équipe. On va faire une radio pirate Pendant plusieurs années, "les choses n'avançaient pas, on se sentait très seuls". Gros blues pour toute l'équipe, avec retour régulier à la case CSA. "On a fini par leur dire : si vous ne nous donnez pas d'autorisation, on va faire une radio pirate", poursuit Stéphane. Finalement, nouvel appel à candidatures du CSA à l'été 2013. "Nous avons été auditionnés en décembre 2014. On était deux, ils étaient dix en face de nous, pas toujours au fait du dossier, surtout au plan financier. A la fin, j'ai dû leur expliquer : "Je sais combien ça coûte, c'est moi qui signe les chèques", se remémore la placide présidente. Le 21 avril 2015, l'autorisation arrive enfin. "Cela nous a fait bizarre après tant d'années", reconnaît Nathalie. Car même si les sacrifices sont oubliés aujourd'hui, ils ont été nombreux, à commencer par l'aspect financier : les travaux dans la maison, retardés, les vacances, oubliées, des piges aléatoires pour assurer le quotidien sans trop s'engager ailleurs pour ne pas lâcher le projet.... RNT. Depuis septembre 2015, la grille, généraliste et encore évolutive, se remplit peu à peu avec un axe fort : "être proche des gens, leur donner la parole et se laisser interpeller par eux (...) On se veut une passerelle entre villes et ruralité", développe Stéphane Hamon. En matière d'information, Bretagne5 entend apporter "du sens, de la profondeur" aux événements, en choisissant de "traiter à froid" plutôt que de se contenter de "l'écume des choses". Des rendez-vous sur l'Europe, la langue bretonne, la cuisine, la culture, ont déjà pris leurs marques. Mais l'équipe s'est déjà lancée un nouveau défi : obtenir que les ondes moyennes accèdent à la Radio numérique terrestre (RNT) -équivalent de la TNT- lancée en France en 2014 avec beaucoup de retard. Car Stéphane Hamon en est persuadé : les ondes moyennes ont un bel avenir devant elles et "il faut faire une RNT universelle. Je commence d'ailleurs à rallier quelques confrères !"

le site http://www.bretagne5.fr/

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